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La Norvège à vélo de Oslo au Cap Nord

La Norvège à vélo de Oslo au Cap Nord
Temps de lecture : 17 minutes

Nous avons traversé la Norvège à vélo de Oslo jusqu’au Cap Nord, découvrez notre aventure ! On vous explique tout sur ce voyage à vélo dans le pays dans fjords.

La Norvège à vélo : le paradis

Mais mais mais, ça sent bon le fjord par ici, pas de doutes, nous voilà en Norvège ! En joie! Ça y est, on y est. Depuis le temps qu’on l’attendait, passer la frontière Suède/Norvège nous a fait bien plaisir. D’autant que cette frontière est bien jolie, délimitée par une énorme cascade. Un norvégien nous avait dit (et en français s’il vous plaît) qu’avec l’été incroyablement chaud de cette année, la cascade aurait sûrement peu d’eau.

Faut pas oublier qu’on est dans le nord, et que l’eau, c’est comme les montagnes, les arbres, les maisons de pêcheurs et les Ikea, il y en a partout ! Nous voilà donc devant les chutes du Niagara, magnifique cascade, qui nous offre un beau spectacle.

Sur le départ, on croise la norway ladies tour, une course de cyclistes des 4 coins du monde, on les a mises minables, vous vous en doutez, d’ailleurs on ramène le trophée dans les sacoches.

Le soir même on se pose sur le château de halden pour un bivouac, et on a même la chance d’écouter un concert de l’orchestre norvegian wind ensemble. Super cool, surtout avec une glace ! Oui car en Norvège, tout le monde mange des glaces, à toute heure, en tous lieux. Après ce beau moment de musique clôturé par un feu d’artifice synchronisé avec le final, on pose la tente de nuit, à la frontale, entre deux tranches de pain de mie, mais ça fait le job.

Le lendemain, sur la route, au bord d’un fjord, découverte d’une compet’ d’aviron. Ils ont du courage ces norvégiens, parce si jamais tu tombes dans l’eau, aie aie aie, tu te transformes en glaçon direct! Autant vous dire qu’ils serrent vachement les fesses les cocos 🙂

L’arrivée à Oslo est bien évidemment remplie de montées/descentes, normal, et sous la pluie. On visite la ville avec son hypercentre très sympa et ses quartiers bobo remplis d’ateliers d’artistes et de murs remplis de tags. On pousse sur des halles sensées contenir des produits locaux mais que nenni, on y trouve surtout du fromage français, des baguettes et du confit du sud ouest 🙂 Raté. Le soir on assiste à un autre concert, de l’orchestre de Berlin cette fois-ci, dans une superbe salle de la ville. En plus on a eu un tarif moins cher parce que bon, on est jeune, m’voyez?

Il était prévu depuis le départ de prendre le train reliant Oslo à Bergen et également une petite ligne pittoresque allant à Flåm, sensées être deux des plus belles lignes de train au monde! Oui oui, au monde ! Et effectivement c’est très joli, surtout quand il fait beau. Pendant les 7 heures de trajet, on a le temps de lire, de se reposer les gambettes et d’admirer les glaciers, ainsi que nombre de montages et fjords tous magnifiques.

On arrive à Bergen avec pour tout bagage notre tente et les sacs de couchages (vous en faites pas on a pas jeté les vélos, ils nous attendent gentillement à Oslo) et on visite. Superbe ville côtière, entre deux montagnes, ça doit valoir le coup d’y passer plus de temps. Vient le moment de trouver un endroit où dormir, et en pleine ville, c’est pas facile facile, mine de rien on trouve un petit coin sur les hauteurs qui fait bien l’affaire et zou! On met la viande dans le torchon, on règle le réveil pour 6:15, départ du train retour oblige et on fonce chez morphée.

De retour à Oslo notre correspondance d’une heure nous laisse le temps d’aller chercher les montures (elles étaient toutes heureuses de nous revoir) et on prend le train pour Bodø. Ah oui, c’est un train de nuit, sans couchettes. Si le cirque Gruss cherche des contorsionnistes, merci de nous envoyer un mail parce qu’on est passé maître en la matière 🙂

Les îles Lofoten à vélo : notre coup de coeur

Les mots manquent pour écrire sur les Lofoten tant les mots sont faibles pour les décrire : 4 jours de grand soleil, 4 jours parfaits au cœur de ces îles.

La traversée en ferry reliant Bodo aux îles Lofoten est superbe :

De nombreux cyclistes sont à bord, ce qui est l’occasion d’échanger avec eux 🙂

Le froid se fait cependant vite ressentir sur le pont et tout le monde rentre…faire une sieste! Épuisante la traversée en ferry, je vous jure! 😉

Nous arrivons en fin de journée sur les îles et décidons d’aller dormir à Å (je vous jure que c’est le nom de la ville, preuve à l’appui !).

Nous sommes au bout des îles Lofoten, au bout du monde. Nous campons là, heureux, profitant de la vie.

Le lendemain premiers vrais coups de pédale. Ici le temps semble s’être arrêté, la vie est paisible, les rivières s’écoulent sans que rien ne viennent les troubler, les pêcheurs sont là depuis toujours. L’esprit vagabonde, les jambes pédalent, l’air est frais. Tout est magnifique, je vous laisse juger par vous-même :

Une seule route pour rejoindre le cap nord à vélo : La E10

Une seule route traverse cet endroit idyllique : l’E10, et autant vous dire qu’elle est superbe. Rien ne vient troubler ce paradis des randonneurs et des cyclistes. Nous en croisons énormément et discutons avec plusieurs, dont 3 français bien sympas !

Plus loin nous tombons sur Pauline et Marion avec qui nous discutons assez longtemps, très gentilles 🙂 elles nous conseillent de faire un feu avec de superbes explications : petites brindilles, moyennes brindilles puis grosses brindilles!  Chose promise chose faite, on a suivi vos conseils le soir même :

Des tunnels en veux-tu en voilà

Un élément est également à retenir : les tunnels. C’est impressionnant. Le son des voitures est amplifié.
Il fait noir. Il fait froid.
Ça descend puis ça monte.
C’est interminable.
6km le plus long, 6km dans le noir !

On en sort en même temps que 3 cyclistes qui semblent aussi épuisés et impressionnés que nous. Eux l’ont fait sans éclairage alors que nous brillons de mille feux tant nos éclairages sont puissants. L’occasion d’échanger quelques sourires avec eux avant de repartir.

Un peu plus loin nous nous faisons dépasser par 2 cyclistes qui ont pris le même ferry que nous. Nous les dépassons un peu plus loin avant de nous refaire doubler. Un vrai jeu du chat et de la souris. Nous les retrouvons finalement à une aire de repos et échangeons également avec eux. Ils sont partis de Berlin et on quasiment le même kilométrage que nous; ce qui nous fait bien tous rigoler 🙂

Les îles Lofoten à vélo : les caraïbes nordiques ?

Vous allez le croire ou non mais nous croisons également de superbes plages de sable blanc avec des gens qui se baignent. Et il s’en faut de peu pour qu’on se joigne à eux. D’une douche qui nous attends dans une maison au chaud en fait. Mais on a qu’une tente froide sous le coude et pas de douche, tant pis on repassera 😀

Nous arrivons finalement au bout de l’E10, et c’est parti pour 700 kms de E6!! 🙂

Don’t stop believing

Quoi de mieux que de lire cet article en musique ? Je vous propose donc une musique qui fait écho à notre voyage :

Journey – Dont Stop Believing

Nous faisons donc nos premiers kilomètres en dehors des îles Lofoten avec cette impression amère de quitter le paradis. Nous avons cependant pris du retard sur notre planning en perdant une journée quasiment à mettre à jour le blog et régler tous nos emails. Nous décidons donc de prendre le bus sur 200 kms. Ça nous permet de faire une pause bien appréciée !

Le trajet dure 4h30 (pour 200kms de bus!), quand on vous dit que ça rigole pas les montées en Norvège c’est pas une blague ! Arrivée à 19h à notre destination, dans un froid glacial. Nous reprenons le vélo le lendemain, la soirée étant trop froide pour pédaler !

L’équipée sauvage

Le lendemain les côtes s’enchaînent et nous terminons par une montée impressionnante. En haut nous contemplons une vue superbe et prenons un petit chemin de traverse pour avoir un beau panorama !

C’est ici que nous faisons la connaissance de Nico, un cyclotouriste français. Il est 16h, nous n’avons pas encore atteint notre objectif de 90 km (nous en sommes à peine à 75 !) mais Nico nous propose de boire un thé avec lui et de camper sur place. Au diable les 90 kms nous acceptons avec plaisir cette rencontre et ce thé chaud et réconfortant ! Nous ne le savons pas encore mais c’est le début d’une belle aventure !!

Quelques mots sur Nico : il est normand, a 28 ans et est deja parti depuis 3 mois ! Plus de 6000 kms au compteur, chapeau !

Nous nous surnommons l’équipée sauvage, une bande d’aventuriers avides de découvertes ! Nous refaisons le monde ensemble sur nos fidèles destriers, parlons cinéma, voyage et société. Pas un sujet n’est épargné, l’équipée sauvage est sans complexe, ouverte aux débats 🙂

De coup de pédales en bivouacs loufoques le temps s’écoule paisiblement pour la troupe. Nous croisons de très nombreux rennes.

Si il est un fait avéré confirmé par d’autres cyclotouristes c’est que le renne n’a indéniablement pas inventé l’eau chaude. Dès que nous approchons d’eux ils se mettent à courir devant nous plutôt que d’aller sur un côté se cacher dans la forêt, parfois sur plusieurs kilomètres !

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Il faut également savoir qu’un renne a aussi une façon bien particulière de courir, ce qui nous vaut quelques fous rires mémorables.

Nous croisons également des moutons. En terme de QI attention on a également du très très bon. 2 moutons pour 1 renne je pense si on devait faire un ratio de QI.

Le dilemme du mouton :

Une prairie verdoyante d’un côté, une route au milieu, la barrière de sécurité avec une falaise de l’autre côté : quel endroit choisir pour s’échapper ?

La falaise, ÉVIDEMMENT.

Sûrement le leader des moutons qui a dit : venez les gars on va se planquer derrière la barrière et essayer de pas tomber ! (Bêêêh bêh bêêêh si je traduis ça en mouton / désolé je devais la faire je me suis trop marré en y pensant !)

Nous croisons également une fois par jour nos amis allemands, avec cette sorte de compétition implicite qui s’instaure au fil des jours. Promis, j’y reviens plus tard dans l’article ! Quelques photos du periple :

 La vie c’est comme une boîte de chocolat

L’arrivée à Alta fait du bien au moral tant les kilomètres sont difficiles en Norvège, ça rigole plus les montées ici. Stupeur pour moi, je ne retrouve plus mon portefeuille. Tous les noms d’oiseaux y passent. Sacrebleu. Tant pis, ça ne doit pas gâcher le voyage !

Le soir arrive et nous allons dans un camping pour prendre une douche et faire une lessive. Nous négocions et la douche est finalement gratuite (le french accent de Nico sûrement !). Et surprise, il y a également un sauna !

Nous restons finalement 3h au camping, faisons à manger dans la cuisine et notre vaiselle. Je vide toutes mes sacoches pour retrouver le portefeuille mais rien à faire, il est définitivement perdu. La jeune de l’accueil hallucine totalement de nous voir rester aussi longtemps pour « a free cold shower of 5 minutes, please ».

Au moment de partir, 2 cyclotouristes autrichiens arrivent. Nous les saluons, échangeons quelques mots quand – croyez le ou non ! – l’un d’eux nous demande si l’un de nous s’appelle Pierre et a perdu son portefeuille !! Il l’ont ramassé à 200 kms de là, et ont décidé de venir à CE camping (on à du en croiser 70 !!), à CE moment là avec MON portefeuille.

Incroyable. Ils sont heureux, je le suis, tout le monde est abasourdi par la coïncidence ! Un GRAND merci à Samuel et Lucas, nos amis cyclistes sauveteurs de portefeuille :

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Nous repartons le coeur léger pour quelques kilomètres de nuit tandis qu’eux restent au camping pour la nuit.

 Ce n’est qu’un au revoir

Nous nous rapprochons petit à petit du nord et ça se sent, nous traversons des routes vides, de véritables terres pelées. Nous voyons meme notre premier panneau indiquant le cap nord :

Ça c’est l’idée qu’on avait du cap nord, c’est bon de sentir la pression monter !

Finalement viens le 4e jour de voyage pour l’équipée sauvage, la bifurcation entre la E6 qui file en Suède et la E69 qui va au cap nord. C’est ici que nos chemins se séparent avec Nico, nous avons le même moyen de locomotion mais pas le même but.

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Nous te souhaitons donc de tout coeur de poursuivre ta belle aventure l’ami !! Prends soin de toi 🙂

Dernière ligne droite : La E69

Et autant vous dire que droite elle ne l’est pas pour un sou. C’est sinueux, ça grimpe comme l’enfer. Nous croisons les allemands qui nous disent qu’ils pensent y être dans 2 jours au soir. Qu’à cela ne tienne, on y sera dans 2 jours à midi ! 220 kms en 1 jour et demi, ça va rouler sec. Impossible n’est pas français !

Nous quittons Nico à 90 km à 17h. Nous nous regardons avec Benoît, les jambes déjà lourdes mais prêts à rouler toute la nuit pour arriver les premiers. Les kilomètres s’enchaînent, la fatigue s’accumule, la nuit tombe. Nous nous arrêtons à chaque nouveau panneau pour le cap nord pour prendre une photo :

Nous avons commencé à pédaler a 8h et nous arrêtons finalement à 23h. 150km dans les jambes dont 2 montées terribles. Nous nous couchons et mettons le réveil pour 6h30. Départ à 7h15, et nous ne sommes pas au bout de nos peines!

Nous arrivons finalement au très fameux nordkapptunnel : 6870 mètres avec 3 kms de descente à 9% et autant en montée à 9%. Si l’enfer avait un nom ça serait nordkapptunnel.

Interminable, froid, terrible pour les jambes.

Nous faisons une pause bien méritée apres le tunnel avant d’entamer nos derniers kilomètres. C’est dur, le temps se couvre, chaque coup de pédale est difficile mais c’est le sourire au lèvres qu’on aperçoit au loin la fameuse falaise.

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Viens ensuite quelques kilomètres relativement plat puis…une montée de 12 kms !! La der des ders. L’entrée du cap nord est à 500 m (et elle est gratuite pour les cyclistes !!) :

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Nous poussons encore un peu et…ça y est !!! Bordel, on est arrivé. La pression retombe, toute cette pression accumulée ces derniers jours. C’est la joie, un sentiment de fierté immense :

On l’a fait!! 🙂

Nous posons la tente devant le globe, nous sommes seuls (période touristique terminée).

Le vent souffle terriblement pendant la nuit, c’est une vraie tempête. On est debout à 7h et on se donne ensuite en spectacle pendant 30min à essayer de ranger la tente, courir après les matelas, perdre une assiette dans la bataille, être pris de fous rire. Dans le restaurant panoramique personne n’en perd une miette. Plusieurs personnes viennent nous remercier pour le spectacle ! Nous apprenons ainsi que c’est un groupe accompagné par un guide et une chauffeur de bus.

Nous nous offrons ensuite le luxe de prendre le buffet à volonté avec vue sur le cap pour le petit déjeuner.

Nous en profitons egalement pour envoyer 32 cartes postales :

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Nous croisons ensuite nos deux allemands préférés (en sortant des toilettes et ça c’est rigolo !) qui sont arrivés comme prévu la veille au soir. Ils n’en croient pas leurs yeux qu’on soit arrivé avant eux, a 13h 😀

Nous passons finalement tout l’après-midi avec eux à discuter et échanger, vraiment très sympa !!

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Le soir il faut repartir pour Honningsvag car nous prenons le bateau là bas. Donc 35 kms dans le sens inverse à faire. Et la tempête a empiré, de même que le brouillard qui recouvre tout :

Nous mettons 2h30 à parcourir ces quelques kilomètres tant le vent souffle et la pluie nous fouette!! Et devinez qui nous croisons dans le sens inverse ? Nos deux amis autrichiens !! Sauveurs de portefeuille 🙂

Eux arrivent au cap nord sous la pluie, dur. Mais c’est l’objectif atteint qui compte, pas la météo à l’arrivée !

Nous arrivons donc à Honningsvag à 19h et notre bateau est à 5h30 du matin. Nous nous installons dans un supermarché (qui ferme à 23h), mangeons un bout en nous disant que quelqu’un va nous proposer de dormir chez lui. Ça ne loupe pas, 2h après un gars vient nous voir et nous propose d’aller dormir chez lui et sa copine. C’est parti !

Le plus rigolo dans tout ça : c’est la chauffeur du bus sa copine !! Nous passons la soirée à discuter avec eux puis allons nous coucher…réveil à 4h30 le lendemain ! Ça pique.

Nous prenons finalement le bateau, heureux. Ainsi s’achève notre aventure les amis. Maintenant retour à Lyon !

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4 commentaires

  1. Quel périple ! Et surtout quelle belle aventure 🙂
    Je pense me lancer cet été mais j’ai des difficultés à identifier comment rentrer en France… jusqu’où avez vous pris l’express côtier ? Avez vous pris l’avion ensuite ?
    Merci d’avance pour votre retour,
    Belle soirée

  2. Quel magnifique premier parcours en Norvège ! Je n’ai pas eu l’occasion d’y aller, mais alors là, à vélo, ce n’est pas pour tout de suite ! En tout cas, chapeau, je retourne apprécier les photos 🙂

  3. Oui, c’est vrai qu’il manque un post sur l’hygiène… Comment faire vous ? Glagla à la rivière ? Douche chez l’habitant ? Bains publics ? Saunas ? Ou… Rien pendant 8 jours …?

    En même temps, le hareng doit vous avoir anesthésié les narines.. ! 😉

    Allez, courage les gars ! On vous soutient !

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