Maille à part est une marque de vêtements en laine de mérinos, fabriqués de manière artisanale dans les hautes Alpes. On vous propose de découvrir cette petite entreprise française comme on les aime !
Maille à part : vêtements en laine mérinos Made in France
Qui se cache derrière Maille à part ?
Je suis Élise, 38 ans, originaire de Grenoble et installée dans Hautes-Alpes depuis 5 ans. Je crois que cela n’a pas toujours été évident pour moi, de savoir ce que je voulais faire dans ma vie… Après des études scientifiques, je me suis rendu compte que je ne me sentais pas à ma place, j’avais besoin d’utiliser mon cerveau et mes mains en même temps, c’était ce qui me satisfaisait. J’ai toujours bricolé, cousu, tricoté, brodé, assemblé des perles… Je voyais quelque chose qui me plaisait et j’apprenais à le réaliser à ma sauce toute seule !
Alors de fil en aiguille, c’est le cas de le dire, en voyant que mes créations plaisaient autour de moi, je me suis dit pourquoi pas essayer de faire quelque chose avec ça ! Je me suis mise à créer des accessoires en couture et au crochet que je revendais dans des boutiques ou sur des salons. Puis de retour à Grenoble, après quelques années en Haute-Savoie, l’occasion s’est présentée de m’associer avec ma maman, passionnée de laine et de couture, et d’ouvrir une boutique de laine à Grenoble, dans laquelle je pouvais installer mon atelier de couture. C’est là que Maille à part est née !
Quand as-tu lancé Maille à part et dans quel contexte ?
Dans notre petite boutique Maille à part, nous sélectionnons des laines de qualité, essentiellement en pures laines, nous proposions des cours de tricot et de crochet. Nous créions aussi des modèles pour présenter nos belles laines dans la boutique. En parallèle, je continuais toujours à coudre, mais je tournais un peu en rond avec les accessoires et j’avais envie de plus de « challenge » en cousant des pièces plus techniques et de plus grande envergure.
Le rouquin qui roule : des sacoches écolo cousues en France
Nous sommes restées 4 ans dans cette boutique, jusqu’à ce que je rencontre Xavier, mon compagnon et chef sérigraphie des t-shirts, qui habitait Briançon. À ce moment-là les choses se sont plutôt bien enchaînées, comme si c’était écrit… Nous avons rencontré Ana, qui avait aussi appris le tricot chez nous, et qui souhaitais ouvrir une boutique de laine à Grenoble. Nous lui avons proposé de reprendre Maille à part. Pour moi c’était l’occasion de venir m’installer à Briançon.
J’avais envie de créer des vêtements qui soient confortables, originaux et dans une matière de qualité. Connaissant bien les particularités de la laine mérinos, je me suis dit qu’il fallait proposer des vêtements avec des coupes adaptées aux sports outdoors, et des designs funs et colorés !
Pourquoi la laine de mérinos ?
La laine mérinos est la laine issue des moutons de race Mérinos. Ce sont des gros moutons rustiques, que l’on peut trouver dans nos montagnes par exemple, mais surtout en Afrique du Sud, Australie ou Nouvelle-Zélande essentiellement. En France nous élevons essentiellement les moutons pour la viande, et nous avons perdu toute la filière de transformation de la laine.
En Nouvelle-Zélande par exemple, cela fait plus de 200 ans que les moutons mérinos sont élevés pour leur laine. Ils arrivent maintenant à avoir des brins de laine très fins (autour de 18 microns de diamètre contre environ 20 microns pour les mérinos français) ce qui permet, une fois tricoté, d’obtenir un jersey très fin permettant de réaliser des sous-vêtements.
Cette laine de mérinos a l’avantage d’être naturellement anti-bactérienne, anti odeur, et thermo-régulante, ce qui en fait un parfait allié pour les activités sportives et outdoor.
Est-ce possible de se fournir en laine de mérinos de façon locale ?
Oui il est possible de se fournir avec de la laine mérinos locale. Ce sont de tout petits élevages, qui transforment leur laine en Italie et la font tricoter en Ardèche.
L’équipement pour le voyage à vélo
Mais hélas cette laine n’est pas forcément adaptée pour la confection de t-shirts. Elle est plus épaisse que la laine Néo Zélandaise. En effet la filière laine française n’a pas été valorisée depuis de nombreuses années, alors que la filière laine néo-zélandaise a continué à se développer, ce qui permet aujourd’hui d’avoir une laine très fine et très solide.
L’atelier de Maille à part
Combien de personnes travaillent avec toi dans ton atelier de Briançon ?
Dans l’atelier je travaille toute seule. Il y a mon conjoint, Xavier, qui réalise les impressions en serigraphie sur les t-shirts à la maison. Puis il y a Marina, qui m’aide pour la confection de certains produits et enfin, Emilie, qui vient de me rejoindre et qui réalise tous les patrons des différents modèles.
Combien de vêtements en mérinos fabriques-tu par mois ?
Je ne peux pas dire exactement combien de modèles je fabrique par mois, car chaque modèle est différent, prends plus ou moins du temps…
Je ne fais plus de commandes personnalisées, sauf pour les partenariats, car je n’ai plus assez de temps… En effet pour chaque modèle unique que je réalise, le temps de fabrication est quasi doublé, et comme je suis (presque) toute seule, je ne peux plus me permettre de faire des modèles uniques.
Est-ce rentable de produire en France ?
Certes les coûts de fabrication sont plus élevés en France qu’en Asie, mais je vends mes produits directement sans intermédiaire, ce qui permet de réduire la marge…
Comment déniches-tu les autres marques de ta boutique ?
Je passe beaucoup de temps à chercher, fouiller sur internet, dans les salons, le bouche à oreilles… pour essayer de trouver des petites marques, qui font des choses qui sortent de l’ordinaire et qui travaillent avec un peu de bon sens (fabrication raisonnée, matières propres…). De plus, je travaille beaucoup au coup de coeur, et je cherche des objets vêtements que je porterai ou utiliserai moi-même !
Quels sont les futurs projets de Maille à part ?
Maille à Part est une jeune marque qui se développe bien. Pour la suite, il va falloir trouver une solution pour produire un peu plus (j’ai plein d’idées pour de nouveaux modèles), tout en tenant la boutique et développer le site internet… peut être des journées un peu plus longues? 😉
Un dernier mot ?
Le mérinos c’est la vie !
Plus d’infos
- Où ? Briançon
- Prix ? 80-150€ selon les modèles