Faire du vélo en étant une femme, ça veut aussi dire devoir gérer ses règles pendant un voyage. Mais comment gérer leur redoutée arrivée ? Où stocker mes protections hygiéniques ? Quel type de protection choisir pour le vélo ? Et pour l’hygiène, comme ça se passe ? Comment mêler protection réutilisable et nettoyage en voyage à vélo ?
Les règles et leurs cycles
Le cycle menstruel
(on ne le répète jamais assez…)
Grosso modo, le cycle menstruel est composé de 4 phases :
- la phase folliculaire (pré-ovulatoire)
- l’ovulation
- la phase lutéale (post-ovulatoire)
- les règles
La première phase, la phase folliculaire, dure environ du 1er au 14ème jour du cycle. Soit, le premier jour des règles, quoi. A ce moment, sur nos ovaires, des follicules grandissent. Et en grandissant, ils sécrètent une hormone bien connue : l’oestrogène. Plus les follicules sont grands, plus la sécrétion d’oestrogène est importante.
Et lorsqu’il y a beaucoup d’oestrogène : on atteint l’ovulation. C’est à dire qu’un des follicules a bien bien grandi, et qu’il a fini pas ovuler ! Là, on est environ au 14ème jour du coup.
Ensuite, on passe à la phase lutéale, qui dure 14 jours. Le follicule qui a ovulé devient le corps jaune. Il sécrète une nouvelle hormone : la progestérone. Celle-ci épaissit la muqueuse de l’utérus.
Mais puisque notre petit corps jaune n’a pas été fécondé, il disparaît. Comme il n’y a plus de corps jaune, il n’y a plus de progestérone. Et comme il n’y a plus de progestérone, l’utérus se desquame.
Et nous voilà avec nos fameuses règles ! Elles sont plus ou moins abondantes en fonction des femmes, et durent bien sûr plus ou moins longtemps (de 3 à 7 jours, en moyenne).
L’influence des règles en voyage à vélo
« Qu’est-ce que t’as, t’as tes règles ou quoi ? ». Ah ah. Rire. C’est pas parce qu’on a nos règles qu’on est grincheuse ! Enfin si, mais pas que. Que l’on ai nos règles ou non, il est important d’écouter son corps, et ça compte aussi dans la pratique du sport, et donc dans le voyage à vélo !
En fonction de notre cycle, notre corps n’est pas prêt à tout encaisser. Pendant le voyage à vélo, il faut bien prendre en compte à quel moment de notre cycle on en est !
Pendant la phase folliculaire, on est super motivée, dynamique, et en plus, on résiste vraiment bien à la douleur. Et pourquoi ? Parce que les oestrogènes jouent un rôle hyper important dans le maintien de l’os, dans la santé cardio-vasculaire, dans l’état mental et l’humeur. Et comme on en a plein lors de la première phase, c’est comme un bouton magique. C’est la phase parfaite pour travailler l’explosivité. Alors, pour une pépa d’un voyage à vélo, c’est le moment idéal pour créer un max de muscles !
Lors de l’ovulation, on peut être fatiguée. Non, ce n’est pas du cinéma, c’est hor-mo-nal qu’on vous dit. En plus, à ce moment là, on a une augmentation de la souplesse ligamentaire : attention à la blessure !
Ensuite, lors de la phase lutéale, la progestérone favorise l’oxygénation musculaire et améliore le tonus vasculaire. C’est le moment propice aux efforts endurants. Jackpot ! Par contre, la température du corps augmente, alors il faut bien bien s’hydrater, encore plus !
En revanche, on peut être sujette au fameux SPM, le syndrome pré-menstruel… Fatigue, irritabilité, déprime, maux tête, ventre, seins, troubles du sommeil : le cocktail parfait. Heureusement, on ne le subit pas toutes, et pas toutes à la même intensité. Mais bon, c’est quand même bien de rappeler que non, ce n’est pas notre faute !
Bref, les hormones sont à prendre en compte, mais le principal avant toute chose, c’est de s’écouter !
Le choix de la protection hygiénique pour le vélo
Il existe de nombreux types de protections hygiéniques. Nous ne sommes pas égales dans le panel de choix possibles. Certaines ne supportent pas les tampons, d’autres n’aiment pas la sensation des serviettes, ou encore ne peuvent pas utiliser la coupe menstruelle. Vous êtes les mieux placées pour savoir ce qui vous convient le mieux. Voici un petit rappel des différents types de protections hygiéniques que vous pouvez emmener dans votre équipement de vélo.
Les protections hygiéniques à usage unique
Elles perdent de plus en plus de clientes, surtout chez les jeunes. Ce type de protection s’utilise, puis se jette. Pour la planète, c’est un désastre. Saviez-vous qu’une femme utilise plus de 10 000 serviettes dans une vie ! Elles sont faites de plastique, et contiennent pas mal de produits chimiques nocifs pour nous. Si vous souhaitez utiliser ce genre de protection, prenez plutôt des bio, qui sont moins agressives. Les protections jetables ont des côtés très pratiques, mais également des inconvénients à ne pas négliger.
Les tampons hygiéniques
C’est pratique, ça prend pas de place, et c’est super discret. Lors d’un voyage à vélo, vous pourrez les stocker dans les sacoches sans que ça ne prenne trop d’espace dedans. En plus, les tampons sont plutôt agréables : on ne les sent pas lorsqu’on les porte.
En revanche, il faut les changer fréquemment, notamment si vous voulez éviter le fameux choc toxique. Environ toutes les 4 heures. De plus, ça assèche et favorise les mycoses et cystites… On n’a vraiment pas envie d’avoir des mycoses ou cystites en voyage à vélo… non vraiment pas… Surtout, il ne faut pas les porter la nuit.
Alors, on compte ? 4 tampons x 5 jours + 1 serviette de nuit x 5 nuits = 20 tampons et 5 serviettes. Par an ? (20 tampons + 5 serviettes nuit) x 13 cycles = 260 tampons + 65 serviettes nuit.
Les serviettes hygiéniques jetables
Ces protections hygiéniques sont également pratiques et faciles d’utilisation. Il suffit simplement de les jeter à la poubelle. Elles ne prennent pas trop de place et on en trouve à peu près partout. En revanche, elles ne sont pas super confortables, et il y a risque de fuite. En plus, elles sont irritantes et favorisent les infections. Bof bof.
Les protections zéro déchet
Notre chère planète sature de tous les déchets. C’est là que nous, femmes, on peut avoir un impact et la soulager un peu. Utilisons les protections hygiéniques réutilisables ! En voyage à vélo, lorsqu’on a nos règles et qu’on veut faire du zéro déchet, il faut bien choisir sa protection, et ça demande juste un peu de logistique. Mais ça marche ! Si si, croyez-moi.
La coupe menstruelle
C’est LA protection hygiénique à la mode. Elle est réutilisable et discrète. Malgré les règles, vous n’en avez besoin que d’une pendant tout le voyage à vélo, c’est pratique. Par contre, elle demande pas mal d’entraînement avant de réussir à la mettre convenablement, et à l’enlever en étant détendue. Alors si ce n’est pas votre protection habituelle, commencez quelques mois avant pour prendre le coup de main. De plus elle doit être vidée et nettoyée à l’eau toutes les 4 heures environ. Il faut donc avoir suffisamment d’eau avec soi, ou trouver un point d’eau. Pour finir, il ne faut pas négliger le processus de stérilisation qui est préférable après chaque cycle (à vos réchauds !). Mais la cup, on dit oui !
Les serviettes hygiéniques lavables
Elles sont pratiques pour le sport : moins d’irritations et d’infections. Elles se changent comme des serviettes jetables, lorsque c’est nécessaire. En revanche, elles peuvent également fuir, même si le risque de fuite est vraiment minime. Il faut aussi pouvoir stocker les serviettes sales, les laver chaque soir, et les faire sécher. C’est pas très adapté à un voyage en itinérance. Surtout qu’elles demandent beaucoup d’eau pour être lavées. Si vous êtes prêtes à les faire sécher sur vos sacoches la journée, foncez ! Petit détail désagréable : le bouton pression qui sert à les fermer : pas agréable lorsqu’on est toute la journée sur une selle !
Les culottes lavables
Elles ont les mêmes avantages et inconvénients que les serviettes hygiéniques lavables, sauf qu’elles sont beaucoup plus agréables à porter (bah oui, il n’y a pas de bouton pression…). Bon, on peut tout de même ajouter le défaut qu’il faut entièrement enlever cuissard, chaussures, pantalon de pluie… pour pouvoir se changer : on a connu plus sympa.
Et la douleur, on en parle ?
Quand on est indisposée, on a très envie de se mettre en boule dans un plaid, avec un thé bien chaud (ou un verre de vin), Netflix, et 10kg de chocolat. Sauf que lorsqu’on a ses règles en voyage à vélo, c’est pas tout à fait possible. Voici 2-3 petits conseils !
Le vélo : un anti-douleurs naturel pour les règles
On a (presque) toutes essayé de convaincre notre sport d’EPS qu’on ne pouvait pas faire de sport à cause de nos règles. Souvent, le prof ne s’y intéressait pas vraiment… La douleur n’est pas la même pour toute. Tant mieux pour certaines, désolée pour les autres. Perso, je fais partie de la catégorie : j’ai mal au ventre 2 jours avant, puis les 2 premiers jours. C’est pratique : les 2 jours avant me permettent de me préparer à l’arrivée de mes règles !
L’activité physique, c’est magique. Les sports d’endurance, comme le vélo, permettent à notre corps de fabriquer des hormones. Une très connue et vraiment incroyable, c’est l’endorphine, la fameuse hormone du bien-être.
Cette gentille petite hormone va soulager les douleurs, donc les crampes au ventre qui nous font nous plier en deux. Et en plus, elles favorisent le sommeil ! Avouez que vous aussi vous dormez longtemps et bien pendant vos voyages à vélo… Bref, faire un voyage à vélo et avoir ses règles, c’est tout à fait compatible.
Et pour le soir ?
Faites chauffer de l’eau ! Préparez vous un bon thermos de tisane à la camomille ou au gingembre qui fera des miracles. Pour tout la journée, c’est une astuce plutôt réconfortante pour soulager ses règles pendant le voyage à vélo.
Et si vous avez mal au ventre le soir, ma petite astuce, c’est d’utiliser ma chaufferette. Vous savez, ce petit truc en plastique, rectangulaire, avec une pastille dedans. On claque la pastille, et la poche durcit, puis devient chaude. Je la glisse dans l’élastique de mon jogging. C’est aussi efficace qu’une bouillotte, ça prend moins (voire pas) de place, et ça sauve mon ventre pendant mes règles et mes pieds quand il fait froid à n’importe quel moment du voyage à vélo !
Et vous, c’est quoi vos astuces ?
J’ai fait du vélo pendant mes règles, si je m’arretais j’avais un mal de chien donc je m’arretais pas mais mon corps il a dit stop j’ai fait un malaise, les aventures du jour