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Le Tour du Luberon à vélo en 4 jours

Temps de lecture : 15 minutes

Quel plaisir de découvrir le Luberon à vélo en bikepacking, en suivant notre itinéraire tracé avec amour sur Komoot. Un programme haut en couleur : villages typiques perchés, vignobles et champs de lavande à perte de vue, soleil (on est dans le sud !) et ascension mythique du mont Ventoux.

Découvrir le Luberon à vélo

Nous sommes partis à deux, avec Clément, pour parcourir les parcs naturels des Alpilles, du Ventoux et du Luberon à vélo. Une aventure bien sportive car le Luberon ça grimpe pas mal !

Le parc naturel régional du Luberon

Le Parc Naturel Régional du Luberon est un espace protégé situé dans le sud de la France, dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il couvre une superficie de plus de 180 000 hectares et englobe les montagnes du Luberon, ainsi que les vallées environnantes. Le parc est célèbre pour sa beauté naturelle et sa diversité : forêts, champs de lavande, falaises calcaires, gorges et rivières translucides. Le Luberon est également connu pour sa riche histoire culturelle, avec des villages perchés pittoresques, ses châteaux médiévaux et ses sites archéologiques !

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Quand faire les parcs du Ventoux et Luberon à vélo ?

Les périodes idéales pour visiter le Luberon à vélo sont le printemps (avril à juin) et l’automne (septembre à octobre). Pendant ces saisons, les températures sont généralement agréables, avec moins de foule touristique par rapport à l’été.

Le Mont Ventoux, célèbre pour son défi cycliste, est situé à proximité du Luberon. Si vous souhaitez grimper le Mont Ventoux à vélo, il est important de prendre en compte les conditions météorologiques et votre niveau de condition physique. La période estivale (juin à août) peut être très chaude, avec des températures dépassant souvent les 30 degrés Celsius. Il est recommandé de faire l’ascension tôt le matin pour éviter la chaleur intense. Le printemps et l’automne sont également de bonnes saisons pour gravir le Mont Ventoux, car les températures sont plus douces.

Le mont Ventoux est fermé en hiver à cause des conditions météo. L’accès au sommet rouvre par Bédoin et Sault le 7 avril. La réouverture du col par Malaucène- Beaumont du Ventoux est prévue le 5 mai 2023.

En résumé, le printemps et l’automne sont les meilleures saisons pour faire dans les parcs du Mont Ventoux et du Luberon à vélo en raison des températures plus clémentes et de la moindre fréquentation touristique.

Est-ce difficile de faire le Luberon à vélo en bikepacking ?

Qu’on se le dise : le parc naturel du Luberon à vélo ça se mérite comme ça grimpe pas mal (d’ailleurs comme tout le sud-est de la France). Nous n’avons eu que des journées à plus de 1000m de D+ en moyenne ! Il est bien sur possible d’adapter notre itinéraire mais dans tous les cas il faudra être en bonne condition physique pour faire le Luberon à vélo car la région est très vallonée et les villages toujours perché en hauteur.

Comment rejoindre notre itinéraire avec les vélos en train ?

Le TER possède toujours un espace vélo, il est donc facile de prendre son vélo dans le train régional. Nous avons pris le TER depuis Lyon puis nous sommes descendus à Arles à l’aller. Pour le retour, nous avons pris le TER avec nos vélos entre Carpentras et Avignon puis le TER pour Lyon. Il est également possible de prendre le TER directement à Orange en rallongeant un peu l’itinéraire.

Le TER qui descend dans le sud possède de beaux espaces vélos dans lesquels, il n’y a pas besoin d’enlever toutes les sacoches. Parfait pour faire la Viarhona par exemple ! En tout, il y avait donc la possibilité de stocker 6 vélos pendus plus une dizaine de vélos dans les compartiments spéciaux vélos. Très pratique, merci la SNCF.

Itinéraire du Luberon à vélo en bikepacking

Cet itinéraire peut se réaliser en 4, 5 ou même une semaine selon votre niveau de forme et vos envies ! Il est possible de dormir dans les nombreux campings et hébergements tout au long. En été la région est très prisée, réservez donc à l’avance vos logements.

Jour 1 : Parc naturel des Alpilles à vélo

Le parc naturel des Alpilles à vélo en bikepacking

Nous faisons quelques courses pour le midi au Monoprix à la sortie de la gare de Arles pour le repas de midi avant de prendre la route. La sortie de la ville et la première partie s’effectue sur une départementale, pas très agréable mais il y a de la place sur le bas côté pour rouler en sécurité.

Nous grimpons aux Beaux de Provence mais en arrivant en haut les vélos sont…interdits. Il faut les attacher sur le parking pour visiter la ville. De plus, il y a vraiment déjà beaucoup beaucoup de touristes en ce mois de Mai. Nous passons donc notre tour et profitons de la belle descente puis rejoignons une magnifique petite route qui serpente dans le Alpilles. L’aventure commence pour de vrai, ça y est !

Ça grimpe encore pas mal, costaud pour un premier jour à pédaler ! Mais on se régale entre les vignes et les montagnes. C’est quand même beau le sud de la France, même si la région souffre déjà de la sécheresse précoce. Selon les habitants, tout est sec comme en juillet l’an dernier !

La réserve intégrale du petit Luberon à vélo par la piste de Vidauque

L’arrivée à Cavaillon marque la frontière entre le parc naturel régional de Alpilles et le parc naturel du Luberon. Nous décidons de traverser la réserve biologique du Petit Luberon pour éviter la circulation et nous retrouver seul au monde. On emprunte la piste de Vidauque, une ancienne route toute cabossée qui a le doux surnom de route de crêtes. Ça donne envie d’aller s’y perdre !

La piste de Vidauque peut être interdite à cause des risques d’incendie en été, il est important d’appeler le numéro indiqué sur le panneau à l’entrée pour vous renseigner.

Le pourcentage est costaud, avec pas mal de passages entre 15 et 18% dans lesquels il faut pousser nos vélos chargés. Mais par contre, nous sommes seuls au monde et les paysages s’ouvrent devant nous, grandioses et sauvages. Ce paysage n’est pas sans rappeler notre tour de Corse à vélo et ses maquis. Nous avalons quand même 700m de D+ sur une grosse dizaine de km, les cuisses chauffent mais le moral est au beau fixe !

Nuit au Bastidou du Pradou

Nous avons repéré pour la nuit une cabane non gardée qui est quasiment sur notre itinéraire. Il nous suffit de suivre l’embranchement du GRP pendant quelques dizaines de mètres pour rejoindre ce cabanon, le Bastidou du Pradou. Quelle surprise en arrivant, ce cabanon est très bien entretenu : bois pour faire un feu, couchettes pour dormir, huile d’olives, sel, tables et chaines…

Une randonneuse (Salut Aurore !) arrive un peu plus tard et nous passons la soirée tous les trois à refaire le monde avant d’aller nous coucher dans notre cabane.

Jour 2 : Parc naturel régional du Luberon à vélo

Descente vertigineuse puis traversée de la forêt des cèdres du Luberon

Le lendemain matin, c’est reparti sur nos vélos ! Une belle descente nous attend, on est ravis car les jambes sont lourdes après cette grimpette coriace de la veille. En plus, la route est franchement meilleure que la piste de Vidauque. Seule une crevaison pour Clément nous stoppe un moment.

La descente est franchement incroyable, aucune circulation, une belle visibilité et un décor de cinéma ! Nous finissons cette traversée de la réserve du Petit Luberon à vélo par la réputée forêt de cèdres du Luberon, on s’y sent tout petit.

Le village de Bonieux

Nous rejoignons finalement une vraie route après cette parenthèses hors du temps et de la civilisation. Nous faisons le détour par le village de Bonieux, un des plus célèbres villages perchés du Luberon. Et ça vaut le coup ! Une belle descente nous emmène dans le centre ville où nous nous arrêtons à la boulangerie prendre un café et une quiche. Que nous dégustons en imaginant la terrible remontée qui nous attend. On en rigole mais on sait que ça va être intense !

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, nous repartons affronter la pente et ses pourcentages costauds. Finalement, avec un bon pain au chocolat et une quiche dans le ventre, des ailes nous poussent (rires) ! Prochaine étape : le village de Buoux.

Le village de Buoux

On se régale sur ces petites routes, tantôt sur dess routes sinueuses dans des gorges, tantôt avec des points de vue dégagés sur des étendues de vignes vallonées. On se croirait en Toscane ! Le village de Buoux est charmant mais tout petit, cependant la route qui y passe vaut vraiment le coup, on recommande chaudement. Les champs de lavandes défilent sous nos yeux, le sourire aux lèvres.

Village de Saignon

Nous filons ensuite jusqu’à Saignon, encore un village qui mérite sa réputation ! L’arrivée à vélo à une saveur particulière car nous voyons ce village perché se rapproche à la force de no mollets. C’est un vrai coup de coeur dans cette traversée du Luberon à vélo : des caféss, un village médiéval, des plantes de partout et des points de vue sur les alentours à couper le souffle.

Le colorado provencal de Rustrel

Nous sommes en avance à notre arrivée à Rustrel, on décide donc d’aller manger un bout à la brasserie « Au Pierrot d’antan » puis d’aller visiter le Colorado Provencal avant de finir notre journée au camping de Rustrel. Une bière et une excellente andouillette plus tard, nous repartons en direction du Colorado Provencal de Rustrel !

Nous arrivons sous la pluie au colorado provencal de Rustrel mais au moins nous allons éviter la foule. Cette curiosité de la nature attire en effet des milliers de visiteurs chaque année, avec ses terres ocres. Nous attachons nos vélos sur le parking et payons notre entrée 3€/personne (tarif pour les cyclistes).

Nous décidons de faire la grande boucle, qui fait une belle balade avec un peu de dénivelé. On grimpe fort mais au bout d’une trentaine de minutes on se rend compte que quelque chose cloche. En effet, toutes les personnes que l’on croise sont aussi perdues que nous. On se décide donc à télécharger l’application officielle pour nous rendre compte qu’on est loiiiin du circuit. Demi tour donc et retour au point de départ !

Il faut en effet suivre les petit piquets avec les flèches oranges et bleues et ne pas partir tout droit en traversant la rivière au tout début de la randonné, il faut tourner à droite avant la rivière. Vu qu’on est nombreux à s’être trompé, on vous glisse l’information (rires).

Nous repartons donc sur le bon itinéraire pour faire la grande boucle, toujours sous la pluie ! Le décor est vraiment atypique, les couleurs ocres iréelles. Probablement qu’au soleil ça doit être encore plus impressionnant. La balade est chouette et l’ocre tranche franchement avec le vert éclatant de la nature autour.

Le Colorado provençal est un ancien site industriel, exploité de la fin du XVIIème siècle jusqu’en 1992, quand le dernier ocrier prit sa retraite. Ce sont le manganèse, aluminium et silicates notamment qui donnent toutes ses teintes étonnantes.

Nous passons finalement la nuit au camping de Rustrel, avec une salle hors sac pour pouvoir cuisiner l’abri de la pluie, une piscine et un jaccuzi (dont nous ne profitons pas avec le temps !). Ce camping est plutôt cher (26€ / 2 personnes) et les sanitaires sont vieillissants mais c’est le seul dans le coin et une douche chaude nous fait un bien fou.

Jour 3 : Parc naturel régional du Luberon à vélo

Le Luberon à vélo : Rustrel-Roussillon-Gordes

C’est parti pour ce troisième jour de traversée du Luberon à vélo ! Direction le village perché de Saint-Saturnin-Les-Apt par le petites routes pour prendre notre café et engloutir un (délicieux) pain au chocolat. La grimpette est longue mais la vue d’en haut est imprenable. La forteresse qui surplombe la ville nous rappelle que la ville a du vivre une période sacrément mouvementée et dangereuse !

Nous profitons ensuite de la belle descente avant de continuer à suivre de petites routes de campagne au milieu des vignes. L’arrivée à Rousillon est incroyable, encore une ville coup de coeur ! Il est possible de visiter les ocres également à Roussillon. Nous nous baladons dans la ville avec un plaisir non dissimulé avec ce ciel bleu et ses couleurs chaudes.

Nous repartons ensuite en direction de Gordes, où nous nous arrêtons dévaliser un supermarché tant nous avons faim après toutes ces montées ! Le Luberon à vélo, ça se mérite. Un petit café et nous repartons en direction de Venasque !

Col des trois termes et abbaye Notre-Dame de Sénanque

Après Gordes, nous suivons une belle départementale qui monte sec puis plus doucement en direction de l’abbaye Notre-Dame de Sénanque. La route est encore une fois vraiment magique, sauvage et peu fréquentée. Celle-ci serpente dans les bois et s’élève avant de redescendre au monastère pour s’élever aussitôt jusqu’au col des trois termes.

Fondée en 1148, l’abbaye Notre-Dame de Sénanque est un monastère cistercien toujours en activité et occupé par une communauté de 6 moines cisterciens.

L’ascension du col des trois termes frôle les 10% de moyenne, on est donc pas peu fier d’en venir à bout ! Ce col marque la frontière entre le parc naturel du Luberon et le parc naturel du mont Ventoux. On se régale sur la descente et nous fêtons ça en prenant un petit café en terrasse au restaurant plein air, dans un cadre enchanteur. Nous commençons a fatiguer et cette pause est plus que bienvenue !

Nuit au camping municipal de Villes-sur-Auzon

Less derniers kilomètres sont difficiles, les corps commencent à accuser le coup. Le vent souffle contre nous, et nous fait forcer même sur le plat. Nous finissons (enfin) cette journée au charmant camping municipal de Villes-sur-Auzon. Sanitaires très propres, beaux emplacements et accueil souriant : on vous recommande chaudement. Nous improvisons une tartiflette au réchaud pour fêter cette grosse journée de vélo, un vrai régal !

Des voisins viennent discuter avec nous et nous annoncent que la grimpette du mont Ventoux de demain risque d’être compliquée avec ce vent qui souffle depuis 2-3 jours. Déjà que nous n’en menions pas large, on commence à franchement pass faire les fiers face à ce mont Ventoux que nous avons aperçu de loin aujourd’hui. On verra bien demain !

Jour 4 : Parc naturel régional du Mont Ventoux à vélo

Les gorges de la Nesque

C’est le grand jour : l’ascension du mont Ventoux !

Cependant, avant d’y arriver nous avons pas mal de km à avaler et nous devons traverser les magnifiques gorges de la Nesque. Nous les attendions après voir lu tous les avis positifs et bien on a pas été déçu ! La nature est hyper sauvage, il n’y a pas une voiture sur la route, et les passages dans les trous creusés dans la roche en font vraiment un moment incroyable. Bon et on va pas se mentir, ça grimper quand même pas mal déjà !

Plus intimistes que le gorges du Verdon, les Gorges de la Nesque sont à ne pas manquer lors d’un périple à vélo dans le Luberon ! La pause au Belvédère du Castellara offre un panorama rare et saisissant. Nous nous faisons dépasser par nombre de cyclistes affutés sur leur vélo en carbone. Peu importe, nous ne sommes pas ici pour faire la course mais pour profiter du calme des lieux !

Mention spéciale également pour le magnifique village de Monieux, une petite pépite à visiter absolument avant d’arriver à Sault :

La montée du Mont Ventoux par Sault en bikepacking

Nous arrivons finalement à Sault en fin de matinée, avec déjà 27km et plus de 400m de D+ dans les jambes. Nous prenons un café en terrasse, et mangeons un croissant et du poulet rôti pour nous donner du courage (rires). On appréhende un peu pour être honnête : ni l’un ni l’autre nous n’avons fait une telle ascension de notre vie. Encore moins chargés avec des sacoches !

La montée du Ventoux par Sault est réputée la plus abordable car la plus longue, avec ses 25,5km et ses 1100m de D+. Plus le choix, on se lance dans l’ascension, en suivant les innombrables cyclistes sur-équipés qui nous prennent pour deux extra-terrestres. La montée jusqu’au chalet Cheylard est longue et fatigante mais les points de vue sont incroyables, on en prend plein les yeux. Heureusement que c’est beau, comme ça grimpe sec !

Une fois arrivés au chalet Reynard, il nous reste les derniers 6 kms d’ascension, les plus difficiles, venteux et raides…Nous prenons notre courage à deux mains, vidons nos gourdes pour nous alléger (rires) et entamons l’interminable grimpette pour le sommet. Les jambes souffrent, c’est le mental qui nous fait continuer pour finalement venir à bout de ce mont Ventoux, fiers comme des coqs.

« Start with the legs, finish with the mental« 

Nous nous offrons ensuite une des plus belles descentes de notre vie pour rejoindre Bédoin, le sourire aux lèvres. Y’a pas à dire, 20km de descente ça va bigrement plus vite que 20km de montée. Nous tirons finalement jusqu’à Carpentras, notre destination finale d’où nous prenons le train retour pour Lyon, des souvenirs plein la tête et les jambes fatiguées.

Merci Clément, merci le Luberon, et surtout merci le mont Ventoux (on se reverra) !

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